Résumé : |
Alors que l’écrasante majorité des adolescents jouent aux jeux vidéo et aux jeux de société, la forme ludique semble avoir pris le pas sur la lecture, qui attirerait de moins en moins les jeunes. Là où le premier serait source d’amusement, de partage et de liberté, le second serait sérieux, solitaire et scolaire. Pour autant, le jeu ferait-il moins lire ? Et surtout ces deux pratiques seraient-elles antinomiques ? Hybridation des formes ludiques et littéraires, adaptation de jeux en livres et de livres en jeux, médiation ludique en bibliothèque… certains jeux feraient-ils lire et certains livres feraient-ils jouer ?
Le jeu n’a pas toujours été opposé à la littérature. Favorisant l’expérimentation et la découverte, il a au contraire été utilisé dès le Moyen Âge comme moyen de renouveler l’écriture en créant de nouvelles formes d’expression. Comme la littérature, il a par ailleurs souffert de la critique suivant laquelle les histoires fictionnelles perdraient le public dans des univers imaginaires l’éloignant du monde réel.
Alors que l’activité de médiation s’appuie de plus en plus sur la forme ludique pour attirer les jeunes, le jeu semble aujourd’hui connaître un âge d’or. Principale industrie culturelle au monde, il investit les médiathèques et est utilisé en classe pour ses vertus pédagogiques, ainsi qu’en formation pour favoriser l’intelligence collective et le développement des compétences professionnelles. S’il fait l’objet de nombreux projets transmédias et notamment de plusieurs déclinaisons dans le champ littéraire, le jeu ne se résume pas à un simple divertissement : il influence la littérature et développe de nouvelles manières de raconter les histoires, permettant d’enrichir les univers fictifs par la contribution non plus seulement de l’auteur, mais aussi des joueurs par exemple dans le jeu de rôle.
Comment les professeurs, les bibliothécaires et les animateurs peuvent s’appuyer sur le jeu pour créer de la participation et développer l’esprit critique des adolescents ? Quels sont les liens entre la littérature et le jeu qui peuvent être mobilisés pour favoriser la lecture et l’écriture ? |